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Bonjour et bienvenue

27 mai 2006

Maintenant São Paulo!

Je suis rentré de Rio le 15 janvier 2006 et suis désormais á São Paulo pour cinq mois.

Suivez le lien pour voir mes nouvelles aventures.

benoitasp.canalblog.com

A bientÔt

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1 décembre 2005

Alexandra...

Un soir, au dîner,

Alexandra : « L’autre jour, j’ai fait un rêve chiant. En me regardant. D’ailleurs, tu étais dedans. Claire aussi. Nous étions dans une grande foire et bien sûr, je voulais aller jusqu’à un stand à l’autre bout. Mais si on se trompait de chemin, on se retrouvait au début. Comme chez Ikea. Il y avait plein d’allemands. »

1 décembre 2005

Manger à Rio : mes adresses

Gros mangeurs, n’ayez pas peur, les restaurants brésiliens ne la jouent pas « Nouvelle Cuisine ». Ceux qui placent la fierté au niveau de la capacité à finir son assiette seront servis, vu la générosité notable des portions. Ce que l’on vous sert en guise de garniture est tout simplement effarant. Vous mangerez ici de bonnes viandes, de bons poissons en sauce, du riz à profusion, et du manioc sous toutes ses formes. Et prenez plaisir à déguster les merveilleux jus de fruits frais. Quelques indications si une petite faim se fait sentir…

Under Grill, Via Bueno et Restau Plus

Les « a quilo » que je fréquente dans le Centro. Ils sont ici par ordre de prix et standing décroissant. Ils sont tous les trois bons, mais si vous voulez simplement manger une salade et une escalope de poulet grillée, pourquoi payer 21 Reais le kilo contre 13,90 Reais au Restau Plus ? Le cadre y est plus rustique, c’est vrai, mais c’est mon coup de cœur.

Menu conseillé : à Restau plus, les filets de poisson panés et leur fabuleuse sauce moutarde et petits légumes, spaghettis arrosés de feijoada (cassoulet local).

Lopes

Une sorte de dinner à l’américaine sur la grande avenue de Copacabana. On n’y va pas pour le cadre. Mais pour manger bon, pas cher et surtout en quantité. Les filles y prennent souvent un plat pour deux. De très bons jus.

Menu conseillé : demi poulet grillé avec frites, riz et farofa (farine de manioc), jus de goyave.

New Natural

Un « a quilo » bio avec un choix très varié de plats chaud, de légumes et de petits beignets. Un cadre sympathique dans une vieille bâtisse soutenue par de grosses poutres.

Menu conseillé : variété est la maître mot, prenez ce qui vous tente. Bonne tarte poulet fromage, sushis corrects. De très bons jus. Essayez le « tropical », banane et orange.

Barril 1800

Sur la plage d’Ipanema, juste de l’autre côté de la route. Agréable en toutes circonstances, pour de la cuisine simple. Moquecas (poissons en sauce), feijoada, strogonoff (poulet ou viande dans une sorte de sauce tomate). Très généreux pour ce qui est des quantités, il est aussi possible de manger un buffet à volonté à midi, ou encore de s’attaquer au « rodizio » de pizzas, très bonnes et servies à volonté pour un peu plus de 5 Euros. Endroit idéal pour regarder les matchs de foot qui passent sur le satellite.

Menu conseillé : feijoada, strogonoff de frango, rodizio de pizzas.

Carretão

Une très bonne churrascaria, un rapport qualité prix excellent. Viandes à volonté, buffet varié pour les accompagnements pour l’équivalent de 8 euros. Service et cadre très soignés.

Menu conseillé : évitez la viande au fromage, mais après faites-vous plaisir et commandez du « baby beef » et du filet mignon jusqu’à plus faim.

Torre da Barão, Cia da Fruta

Pour toutes sortes de jus de fruits et aussi le fameux Açai, cette glace faite à partir d’un fruit énergétique amazonien. La cafet’ de l’IBMEC sert aussi un très bon Açai.

1 décembre 2005

Football

La vanité sur le sujet de la majorité de sa population masculine agace au point de vouloir le nier. Mais le Brésil est le pays du football. Beaucoup de cariocas manifestent d’ailleurs à cet égard un grand respect pour les français, qui sont les derniers à les avoir battus de façon significative et à des stades avancés de la Coupe du Monde (quarts de finale 86, finale 98, car ils préfèrent visiblement oublier la piètre prestation de 1990 en Italie…). Le pays s’arrête complètement lors des matchs de Coupe du Monde de la Seleção , et tous les lundis soir, quand je rentre chez moi à la nuit tombée, la majorité des terrains synthétiques de Flamengo sont occupés par des équipes qui y disputent visiblement un championnat amateur. Il doit y avoir à peu près une quinzaine de terrains à cet endroit...

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Un bon moyen d’étudier la folie brésilienne vis-à-vis du ballon rond est d’étudier la programmation télévisuelle. Quand je pense que certains se plaignent de voir trop de foot à la télévision en France… Ici, vous aurez droit à deux journées de championnat par semaine, avec un match le dimanche sur Globo, la grande chaîne publique, mais aussi Record. Les autres sont disponibles sur les chaînes du satellite. Autre bonheur, vous verrez les buts des autres matchs juste après qu’ils soient marqués. Band retransmet toute la saison de seconde division, mais vous offrira aussi un match de championnat italien et espagnol chaque dimanche. Rede Tv possédait au début de la compétition les droits de la Champions’ League, mais un imbroglio juridique a stoppé la diffusion. Mais rassurez-vous, Band, la chaîne paulista (de São Paulo, ndlr) les a récupérés et va diffuser le reste de la compétition à partir du 6 décembre…

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Par exemple, voici ce à quoi je pus accéder dimanche dernier avec mes sept chaînes et sans payer le moindre Real :

12h => Messine – Inter de Milan : 0-1

14h => La Corogne– Villareal : 0-2

16h => Internacional Porto Alegre – Palmeiras : 2-1

Dimanche prochain, dernière journée du Brasileirão qui se dispute entre les Corinthians de São Paulo (Tevez, Carlos Alberto et Nilmar y jouent) et l’Internacional de Porto Alegre (avec Fernandão, l’ex olympien). Les Corinthians ont trois points d’avance. Suspense... Puis il y aura aussi Fiorentina – Juventus et Real Madrid – Getafe. Bon, ça va…

Et ultime amusement, devant le contingent important de brésilien dans le championnat français, Sport Tv, une chaîne du satellite a acheté les droits et diffuse donc un match chaque week-end avec une forte préférence pour Marseille. En fait, il s’agit plus lors des diffusions des matchs de championnats étrangers d’étudier le rendement des joueurs brésiliens qu’autre chose. Mais l’omniprésence des compatriotes de Ronaldinho dans les équipes européennes fait, qu’au final, une certaine variété existe. Vous aurez donc bien droit au fameux « GOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOL » suivi du nom de l’équipe et de celui du joueur, avant que lors des compétitions étrangères, le présentateur n’omette surtout pas de flatter l’ego brésilien en se fendant d’un « Ainda um gol made in Brasil » « Encore un but made in Brasil » si un expat’ auriverde a réussi son coup. Et comme c’est souvent le cas…

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22 novembre 2005

A savoir sur le Brésil (non exhaustif)

Le nom du Brésil est  hérité du fameux « pau brasil », ce bois couleur de braise, qui a été l’un des premiers produits à être exporté vers l’Europe.

Trois capitales se sont succédées : Salvador, Rio de Janeiro et désormais Brasilia, fondé par le président Juscelino Kubitschek en 1960.

Le Brésil compte 26 états et un district fédéral (Brasilia). Sa superficie représente 16 fois celle de la France. Les plus grandes villes du pays sont São Paulo, Rio de Janeiro…

Le Brésil a gagné cinq fois la Coupe du Monde de Football : 1958, 1962, 1970, 1994, 2002. Seule la France a fait mieux avec 13 titres. (Bon, ok, ce n’est pas vrai, mais on les a battu en 1998 quand même, et ils ne s’en remettent pas. Niveau mauvaise fois et chauvinisme, ils sont encore pires que nous…).

A la plage, on ne fait pas de topless, mais on met des strings… D’ailleurs, en 1961, le président Jânio Quadros souhaitait interdire le fameux tanga brésilien…

Le ministre de la culture brésilien, Gilberto Gil, est un musicien très célèbre, et le président de la République, Luiz Inacio da Silva, dit Lula, est un ancien syndicaliste ex-cireur de chaussures… D'ailleurs, Lula signifie calmar en portugais...

Dans le championnat brésilien de football, la situation est la même qu’en France : les meilleurs joueurs nationaux sont exilés, et les meilleurs joueurs du championnat sont étrangers (Petkovic, bosniaque, à Fluminense, et Tevez, argentin, aux Corinthians).

En étant un peu réducteur, la seule chose qu’un carioca (habitant de Rio) et qu’un paulista (habitant de São Paulo) admettront avoir en commun est leur haine des Argentins.

Le pays a été sous dictature militaire jusqu’en 1985. L’armée a ainsi fait et défait les présidents de 1930 (et l’arrivée du mythique Getulio Vargas) à 1945 et pris le pouvoir de 1964 à 1984.

En 1993, l’inflation a atteint le niveau relativement élevé de 2100%. Dans le même temps, Kostadinov ruinait les espoirs de Papin et Cantona (mise en perspective historique).

En 1929, le Brésil produisait deux fois plus de café qu’il n’en vendait : 28 millions de sacs produits pour 14 millions de sacs exportés.

Entre 1875 et 1900, 577 mille immigrants italiens se sont installés dans l’état de São Paulo.

Le dernier empereur du Brésil, D. Pedro II a accédé au trône à 15 ans. Il a dirigé le pays de 1840 à 1889. Il meurt à Paris en 1891 à l’âge de 66 ans.

Le trafic négrier a été suspendu en 1850, mais l’abolition de l’esclavage ne date que de 1888. L’Angleterre a suspendu le trafic négrier en 1807.

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22 novembre 2005

Voilà ce que c’est…

De voyager entre filles...

Une grande tradition à Salvador, influence africaine oblige, est de se faire faire des tresses. Notre délégation possédant dans ses rangs deux spécialistes averties de la chose capillaire, en l’occurrence Claire Grosjean et Alexandra Lesne, cela ne nous a pas échappé. Relatons cet évènement :

Claire : " Tiens, les tresses, c’est marrant !

Alexandra : _ Oui. Tu le fais ?                   

                                        Claire : _ Non, t’es folle. Déjà que ma coiffure, ça va pas du tout…

                                   Alexandra : _ J’dois avouer. Et toi, Benoît, tu veux pas le faire ?

                                                   Benoît : _ Moi ? Remarquez, c’est vrai que j’ai les cheveux longs. Bon ok.
Alexandra, Claire et Marie : _ Oui!!!"       

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Voilà, après dix minutes de manipulation crânienne et des petits claquements d’élastique, je me suis retrouvé avec mes tereres qui ont bien sûr commencé à se défaire dès la première baignade… Il faut dire qu’il y avait des vagues de deux mètres et que j’ai pas vraiment fait gaffe. Me voilà donc désormais avec une coupe hybride, avec des tresses à l’arrière et des cheveux lisses devant. C’est très hype.

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22 novembre 2005

Pelourinho Beach

            S’il y a un restaurant à éviter à Salvador, c’est certainement celui-là ! L’épisode fut si cocasse que j’ai failli éclater de rire quand on nous a servi nos plats. Débarqués avec Claire, Alexandra ainsi que Marie et ses parents sur une place où se tenait un concert de samba, nous avons cherché à nous éloigner un peu de la musique pour pouvoir discuter. Nous avons donc jeté notre dévolu sur le Pelourinho Beach et sa charmante terrasse. Belle table, menu alléchant. Puis je cherche à me replacer sur ma chaise et je sens comme une adhérence avec elle : une substance collante enduisait une majeure partie de mon pantalon. Soit. Je change de chaise et je pars aux toilettes pour constater les dégâts et essayer d’y remédier. Je pénètre dans ce qui semblait être les toilettes des hommes. Pas de verrou, pas de papier, forcément, et une chasse d’eau plus que curieuse. Je passe chez les femmes. Un verrou, c’est déjà ça, mais même problème avec la chasse d’eau. Du coup, cinq minutes de bricolage pour éviter l’inondation après avoir jeté dans la cuvette le papier ayant servi à essuyer mon falzar.

         

             Au moment de commander, le serveur gérant manucuré a sorti son portable et passé un coup de téléphone. Etrange. Après avoir bu nos caïpirinhas, nous commencions à trouver le temps long. J’avais de plus commandé une bière qui n’est jamais arrivée, et je mourrais d’envie de dévorer ma salade de poulpe. Il s’est en fait avéré que notre hôte avait commandé à un autre restaurant nos plats. Qui étaient tranquillement en train d’arriver, livrés par un garçon visiblement freelance qui, bien sûr, s’est trouvé bien en peine au moment de répartir les plats. Bon, comme il faut rester objectif, c’est vrai que c’était bon. Mais l’addition a donné lieu au même cirque, finissant de nous faire sourire quant aux destinées futures de l’établissement.

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22 novembre 2005

Salvador

« Bahia ». Ce mot sonnait dans mon esprit comme le dépaysement par excellence. Les brésiliens semblent considérer ce lieu comme l’âme de leur pays quand bien même ils ne s’y sont jamais rendus. C’est au sud de Salvador que les portugais menés par Pedro Alvaro Cabral ont pour la première fois posé le pied sur le sol de leur future colonie brésilienne, en 1500.  

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Acarajé (spécialité locale) - Nossa Sehnora do Rosario dos Pretos

Un séjour à Salvador s’est donc imposé comme une évidence dans notre esprit. M. Autran, qui coordonne les échanges à l’IBMEC, m’avait confié lors de notre dernière entrevue que Bahia (Salvador est souvent appelée ainsi, confondant le nom de l’état de Bahia avec sa capitale) était l’opposé de la pensée rationnelle. Je ne suis sûrement pas resté assez longtemps pour mesurer complètement la portée de ces paroles, mais de simples faits suffisent à entrevoir les raisons de ce jugement. Bahia semble est ainsi empreinte de mysticisme, et présente un mélange d’influences amérindiennes, africaines et catholiques, marqué par l’ascension fulgurante de l’Eglise Evangélique, dont les lieux de culte exhibent ostentatoirement la phrase « Jesus Cristo é o Senhor. ». La légende veut qu’il y ait à Salvador une église pour chaque jour de l’année. La ville et sa région sont le refuge de rastas et de hippies pacifistes dont certains forment l’association des « Filhos de Gandhi ». Nous n’avons pas assisté à une cérémonie de Candomblé, célébration d’origine africaine typique de Bahia, mais nous avons découvert les fameuses « orixas », divinités le plus souvent féminines et liées à la mer. Avec le mélange des cultes, elles en sont venues à se confondre avec des saints catholiques selon le principe du syncrétisme: ainsi, Santa Barbara devient Iansã dans le panthéon candomblé.

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Frades - Palacio Rio Branco - Barra

La ville en elle-même est moins agréable que Rio à mon avis. Le littoral du centre de Salvador est sans commune mesure avec la largeur des plages cariocas. Les rues du front de mer bahianais paraissent ainsi bien dérisoires comparées avec les immenses avenues dégagées de Flamengo, Copacabana et Ipanema - Leblon. On a du mal à croire que l’on se trouve dans une ville de 2,5 millions d’habitants. Il faut donc s’exiler pour se retrouver sous les cocotiers et bronzer sur les plages paradisiaques typiques du Nordeste brésilien. Notre visite de la ville s’est ainsi limitée à un petit secteur, celui du centre historique divisé entre ville haute et ville basse. La ville haute surplombe de façon vertigineuse la Bahia de Todos os Santos (Baie de Tous les Saints), qui a donné son nom à l’état de Bahia. De nombreuses églises baroques s’y côtoient, toutes plus grandiloquentes les unes que les autres avec leurs plafonds sculptés et dorés à la feuille. Nous n’avons visité que la Catedral Basilica, et le monastère du Terceiro Ordem de São Francisco, avec sa magnifique cour intérieure couverte d’azulejos, ces carreaux d’origine portugaise peints en bleu et blanc. J’ai entraperçu l’intérieur de l’Igreja São Francisco, qui est, paraît-il, la plus exubérante des églises baroques brésiliennes voire mondiales, et une carte postale m’a confirmé les phrases emphatiques du guide de Claire. Toute cette partie de la ville a conservé ses chaussées pavées et ses édifices très colorés, dont le plus célèbre est sans doute Nossa Senhora do Rosario dos Pretos, dont le nom signifie littéralement Notre Dame du Rosaire des Noirs. Cette église bleu ciel qui se trouve sur la célèbre place du Pelourinho a été construite par les esclaves noirs exclus des cérémonies des blancs.

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Terreiro de Jesus - São Francisco (in and out)

Quartier en pente et composé de petites rues pavées, le Pelourinho est très pittoresque et recèle de nombreux bars et restaurants très agréables, où il n’est pas rare de voir jouer un artiste ou une petite formation de samba ou de bossa. Nous y avons fait l’essentiel de nos sorties nocturnes, mais nous sommes restés très sages. Malheureusement, et d’ailleurs plus pour leur triste sort que pour la gêne réduite qu’ils occasionnent aux touristes, trop nombreux sont les bahianais, parfois très jeunes, qui mendient ou tentent de vous vendre des colliers de pacotille. Nombre d’entre eux vous réclament de quoi acheter du lait pour leur petit frère ou autre, mais un vendeur de tableaux m’a expliqué que l’argent récolté était plus généralement consacré à l’achat de drogue, et notamment de crack. Regarder certains de ces enfants, car c’en sont souvent, dans les yeux est assez terrifiant. J’ai donc bien vérifié que celui à qui j’ai cédé 5 Reais était bien rentré dans un snack, mais j’espère qu’il n’a pas acheté un autre genre de nourriture dans l’arrière-boutique…    

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Pelourinho - Cour intérieure du Terceira Ordem de São Francisco

La ville basse est quant à elle d’un intérêt assez réduit. Le folklore bahianais consiste à y descendre via l’Elevador Lacerda, un ascenseur public plutôt impressionnant aux allures de station orbitale, au sommet duquel la vue sur la baie est superbe. L’attraction de la ville basse, outre Nossa Sehnora da Conceição da Praia, l’église qui renferme la statue de la Sainte patronne de la ville, est sans conteste le Mercado Modelo. Cette grande bâtisse rectangulaire abrite sur deux niveaux l’essentiel des camelots de la ville. Ils possèdent tous peu ou prou selon leur spécialité (vêtements, babioles, instruments de musique, tableaux, masques africains) le même étal. Le marchandage y fait force de loi et les différents vendeurs mutualisent les négociations en allant chercher chez le voisin ce qu’ils ne possèdent pas sur leur stand pour finir de vous convaincre.       

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Mercado Modelo

A l’arrière du bâtiment, une cour couverte accueille continuellement des spectacles de « Capoeira », cet art martial déguisé en danse inventé par les esclaves noirs débarqués d’Afrique. Les « combattants » effectuent ainsi des mouvements à vide lors de combats simulés. Ils y font montre d’une souplesse incroyable rythmée par les sons des instruments typiquement bahianais comme le « berimbau », qui ne possède qu’une corde. Naturellement, une contribution vous sera demandée pour encourager le développement des différentes écoles, mais ce n’est que justice tellement le spectacle est impressionnant.

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Sculpture et Elevador Lacerda - Nossa Senhora da Conceição da Praia

Presque deux heures de route et une dernière ligne droite de plusieurs kilomètres où se dessinaient déjà les ombres des cocotiers au bord de l’océan. Nous le savions pas encore en y allant, mais nous avons choisi le bon jour (soleil et chaleur) pour nous rendre à Praia da Forte, un village touristique au nord de Bahia, où se trouve l’une des antennes du Projet Tamar. Ce projet cherche à préserver les tortues marines de plus en plus menacées par la pêche au chalut et les filets flottants, et l’initiative, en concertation avec les pêcheurs locaux a significativement fait croître les colonies de ces espèces protégées dont certaines sont toujours en voie de disparition.

         

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Vues paradisiaques - Jeunes tortues du Projeto Tamar

Entre parenthèses, le sponsor officiel du projet est la Petrobras, la grande entreprise nationale pétrolière brésilienne qui aide financièrement toutes sortes d’initiatives (projets environnementaux, écoles de samba, expositions artistiques) et remédie ainsi à la rigueur du gouvernement fédéral brésilien en terme d’aide sociale et de subventions. Après avoir observé des tortues de toutes tailles et même touché des petites raies dans un bassin « éducatif », nous sommes allés piquer une tête sous les cocotiers, dans un cadre sublime avec un vent juste nécessaire à calmer les ardeurs du soleil. Caïpirinha, jus de fruit, et salade de fruits préparés à merveille par Lene ont accompagné ces deux heures d’enchantement, à l’issue desquelles nous sommes rentrés à Salvador en bus, conquis.

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Pause fuitée - Lene sait aussi grimper sur les cocotiers

Le lendemain, rejoints par Fleu et ses parents, nous avons fait un tour dans la baie sur l’escuna Mordomia, un bateau à touristes, qui ne nous aura laissé que trop peu de temps pour découvrir nos deux destinations du jour, Ilha dos Frades et Itaparica. Deux heures passées dans ces deux lieux, c’est un peu court, mais cela ne nous a pas empêché de vivre des aventures palpitantes. Soucieux de nous éloigner de la foule, nous avons ainsi entrepris avec Fleu de trouver une plage déserte, et avons pour ce faire crapahuté sur les rochers. J’ai évité de peu le drame lorsque je me suis étalé dans l’eau avec mon appareil photo et mon portefeuille. Heureusement, mon sac à dos a démontré des dons d’imperméabilité suffisants pour préserver mon fidèle et valeureux W1.

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Lost in Frades - Déjeuner sur Itaparica

Nous avons finalement atteint une plage vierge et sauvage après avoir sauté de pierre en pierre et slalomé entre de sales bestioles ressemblant à des blattes. Baignade et séance photo avant de constater avec un certain émoi que la marée remontait drôlement vite et que nous ferions peut-être mieux de hâter notre retour vers la civilisation. Une seconde montée d’adrénaline qui a rajouté au charme de notre escapade. Mais nous n’étions pas les seuls à avoir sous-estimé la vitesse de la marée. La plage à touristes de Frades est bordée par de nombreuses petites paillotes (dédicace à Francis…) qui mettent les transats très près de l’eau. Claire, absorbée par son activité bronzistique, avait posé son verre sur le sable. Et bientôt, une vague plus puissante que les autres emmenait sa caïpirinha vers les abysses océaniques. Nous avons ensuite rejoints Itaparica, où l’escale a surtout consisté à se restaurer au bord de l’eau dans un restaurant typiquement bahianais. Le retour vers Salvador m’a rappelé ceux du banc d’Arguin, une stratégie mal définie m’ayant fait me placer à l’endroit précis où se concentrait les plus forts embruns. Mais la fin de journée était très belle, et Salvador, avec ses hauts immeubles qui surplombent l’eau avait des allures de New York.

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Plus de photos ici.

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2 novembre 2005

Ooooh Mangueira!

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J'ai conté il y a quelques temps ma visite à l'ecole de samba Salgueiro et l'enchantement de cette ambiance fabuleuse. J'ai désormais par deux  fois complété cette expérience en allant me dépenser à Mangueira, une autre école encore plus grande que Salgueiro, comme qui dirait, son meilleur ennemi. Ainsi, en ce samedi, après m'être bien assuré que les quelques canettes que j'ai prises à la troisième mi-temps de mon match de rugby contre Brasilia contenaient bien de la bière (alors, pour vous dire, la méthode d'expertise est très simple, il faut vider intégralement la canette, et alors seulement, il est possible de se prononcer...), j'ai donc récupéré Marie F chez elle pour filer vers la Zona Norte et la fameuse Estação Primeira de Mangueira. La soirée était d'importance puisqu'allait avoir lieu l'ultime choix de la samba utilisée par l'école lors du prochain carnaval. Nous avons donc encore eu droit à de nombreuses rondes de personnes grimées et munies de ballons et de drapeaux, dansant sous les confettis pour permettre à la samba d´être choisie. Il y a même eu des feux d'artifice. D'après ce que j'ai compris, le principe est une sorte d'applaudimètre : plus la samba déclenche l'hystérie de la foule, plus elle a de chance d´être choisie. Nous avons encore bien profité (jusqu'à 4h du mat) de cette ambiance incomparable où les chanteurs et les joueurs de guitare s'époumonnent pour couvrir la puissance de la "bateria" (orchestre de percussionnistes) qui déclenche les mouvements saccadés et énergiques de la foule.

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"Valeu, Bateria!"

Album photo complet ici.

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2 novembre 2005

Rugby vs Brasilia

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Pour notre deuxième match du "championnat" brésilien de deuxième division, nous recevions Brasilia sur le terrain de la Marine de Rio. Il faut dire pour l'anecdote que nos adversaires, persuadés d'une victoire sur nous, avaient déjà contacté l'équipe de Curitiba, déjà qualifiée afin d'organiser la finale... Le fameux mail, intercepté par Tuco, notre manager, a été diffusé à l'ensemble des joueurs via la mailing list de l'équipe et a donc servi de catalyseur pour réveiller notre motivation. Il est vrai qu'en général, les brésiliens ont plus intégré l'aspect festif du jeu, puisqu'ils se font des grands sourires jusqu'au coup d'envoi. Werther, un de nos ailiers, m'expliquait ainsi que pour le match de Belo Horizonte, il s'apprétait à tout faire pour martyriser son vis-à-vis et lui jetait donc des regards menaçants avant que le match commence, mais que le type en face lui fit un geste bucolique de la main en lui souhaitant bonne chance. Ce qui est paradoxal, puisque pendant le match, et comme tous les joueurs de pays où le rugby est un peu moins développé (je me rappelle une tournée en Espagne avec Dauphine, deux matchs, deux bagarres, un match arrêté...), les compatriotes de Pelé ont le coup de poing facile. Bref, toujours des spécificités locales, toujours des contrastes... Pour en terminer avec ce sujet, il faut bien admettre que le plus excité en ce samedi était une espèce d'italien mal degrossi de l'équipe adverse qui n'a pas vraiment fait honneur à son beau pays, et a d'ailleurs été passer dix minutes dehors à la suite d'une énième agression...

Pour ce qui est du match, que nous avons remporté 17-7, nous nous sommes rendu la tâche bien difficile puisque nous avons dû dominer pendant 70 minutes à peu près. Après avoir bien commencé en marquant deux essais, nous avons longuement bafouillé nos actions, en proposant un jeu de ligne brouillon et manquant cruellement de réalisme. Mais nous n'avons jamais réellement été inquiétés même lorsque nos adversaire sont revenus à 12-7. Trois beaux essais pour un match plaisant. Le premier fut de mon fait, lorsque j'arrivai à éliminer le 10 et le 15 adverse lors d'une course pourtant un peu pataude. Les repas généreux du Brésil et les bières de la veille en sont pour sûr à l'origine, et vu que je vais m'inscrire pour le Marathon de Paris avec les frères Pallardy, il va falloir remédier un peu à cela (la bouffe, pas la bière...). Une superbe action de Fernando, notre ailier gauche, nous permit de marquer le deucième essai, après de belles transmissions dans la ligne arrière. Fernando, recevant le ballon, crocheta son défenseur direct avant de jouer à merveille le deux contre un contre l'arrière. Werther paracheva le score d'une course rapide en bout de ligne pour marquer, en coin, un essai typique d'ailier. Je réussis (toujours obligé de taper en drop) à transformer le premier essai. Cette victoire nous qualifierait pour jouer la finale contre Curitiba, mais si ce n'est pas le cas, il nous restera un match à jouer.

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Nous partîmes ensuite pour la plage de Copacabana où se tint la troisième mi-temps avec force bières et de la viande cuite au barbecue. Très agréable avec des discussions sympas sur le referendum sur la prohibition des armes (prohibition à laquelle la population sést finalement opposée à plus de 60%...), sur mon âge réel (vu que j'ai disputé les matches des moins de 20ans alors que je vien d'en avoir 22...) et sur l'homosexualité, vu que, dans n'importe quel pays, la première taquinerie est systématiquement : "Vous êtes tous des pédés dans votre pays..." Je comprends difficilement comment la population mondiale continue de croître... Quand les bières eurent éte englouties, je me désolidarisai du groupe, pas uniquement car je ne pouvais plus boire, mais surtout parce que l'after était une petite virée à Mangueira, une des plus grandes écoles de samba carioca, que je vais relater dans un autre article. L'affaire du "mail" de léquipe de Brasilia a trouvé quant à elle sa conclusion dans la belle formule d'Alex vartan, notre arrière anglais : "Como sempre o orgulho vem antes de uma queda, e como eles caíram. Velocidade e paixão bastante para enviar a Brasília em casa para pensar novamente." Traduction : "Comme toujours l'orgueil vient avant la chute, ainsi ils ont chuté. Vitesse et passion, assez pour envoyer Brasilia à la maison pour penser de façon nouvelle."

Une dernière chose, après avoir été sur le site de fédération brésilienne, j'ai découvert que je m'appelais désormais "Benoit de Galbacian"...

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L'équipe de Rio Rugby : Fernando (Bra), Monkey (Bra), David (Bra) - Eddy (Bra), Chocolate (Bra) - Alex (Irl)  puis Nicolas (Fra), Pierre (Fra) puis Jafa (Arg), Martin (Arg) - Juan (Bra) puis Pedro (Bra) - Benoît de Galbacian (!),(Fra) - Marica (Bra) puis Werther (Bra), Bruce (Ang), Felix (All), Fernando (Bra) - Alex (Ang) puis Nicolas (Fra) et tous ceux dont je me souviens plus précisément du nom... Désolé pour eux...

Score : 17 - 7, trois essais : Benoît, Fernando, Werther, une transformation : Benoît

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