Camelodromo
Le lundi après-midi, j'ai du temps à tuer. En effet, mon cours du matin termine à 11h20 et je dois patienter jusqu'à 18h30 (en général bien sonnées) pour avoir mon cours de Gestion de projet. Et quand Internet me saoûle, que je n'ai plus de mail à lire, ou de personnes pour chater, je sors de la fac. Quelques jours après le début des cours ici à l'Ibmec, et comme je m'étais mis en tête d'acheter un vélo, je me suis dirigé à l'ouest de l'avenida Rio Branco, en empruntant la gigantesque avenida do Presidente Vargas (un président des années 30 visiblement mythique ici dont il faudra que je cherche les faits d'armes pour retracer son parcours à la façon des mes camarades magistèriens exilés en Argentine), j'ai longé des petits stands de fausses marchandises, de babioles en tout genre, d'accessoires de portables et autres. Intrigué par ce spectacle, je ne soupçonnais pas l'ampleur de ce que je venais de découvrir. Ce n'est que quelques semaines plus tard que j'ai pris la pleine mesure du Camelodromo. Le long de la rua Urugaiana, dans un quartier de ruelles grouillantes de foule, s'étend une vaste halle aux couloirs multiples, théâtre d'une foire bigarrée où se vendent pelle-mêle chaussures, maillots de foot, maillots de bains, électronique, disques, jeux vidéos, accessoires de pêche, maroquinerie, plomberie, accessoires automobiles et que sais-je encore...
Je prends un réel plaisir à flâner dans ce labyrinthe, à voir tous ces gens s'affairer, négocier le prix, menacer d'aller chez le voisin (qui fait le même prix, entente oblige, et ainsi de suite...). C'est d'ailleurs lá que je fais la majeure partie de mes achats. Ayant vu tous les faux maillots de foot disponibles, j'ai fomenté le projet d'acheter les quatre tuniques des équipes cariocas, Flamengo, Fluminense, Vasco et Botafogo. J'ai à l'heure actuelle celui de Vasco, un maillot d'Arsenal, celui du Bayer Leverkusen, et un "faux faux" du Brésil. Alors, le concept du faux faux, c'est une copie qui ne cherche même pas à ressembler à l'original! Mais il est sympa et ça me fait un t-shirt pour faire du sport. Les quatre m'ont coûté 72 Reais, soit 24 euros... Autres investissements : un portefeuille en cuir (?) pour 7 Reais, deux paires d'oreillettes pour 2 Reais, deux maillots de bain pour surfer aux alentours de 50 Reais, et ce matin, une calculette pour 15 Reais (15 Euros).
Anecdote de ce matin, comme je prenais quelques photos, ayant emmené mon apn avec moi, deux types me font un signe que j'ignore d'abord, puis, comme ils le répètent, je m'arrête et les écoute. "On a vu que vous preniez des photos de nous, du couloir, de la foire." Puis, ils prononcent un mot ressemblant à "pirataria". Excellent! Voilà que l'on me prend pour un élément de la brigade anti-contrebande! Je rassure mes deux interlocuteurs en leur expliquant que je suis là pour six mois et que la foire est pour moi très surprenante, leur assurant que mes photos ne sont pas destinées à la Police... "Valeu", le mot passe-partout pour dire super, à plus, merci...
Praça Tiradentes
Je m'éloigne, rentrant à la fac par la praça Tiradentes et le quartier de la rua Carioca, une rue très marrante avec toute sorte de magasins, surplombés par des façades colorées. Dans cette partie du Centro, les immeubles ne font pas plus de deux étages et sont assez pittoresques. Plutôt l'idée que je me faisais de Cuba ou du Mexique d'après les images que j'ai pu voir à la télé. C'est dans ces rues surprenantes que j'ai découvert le magasin de livres et de disques dont j'ai parlé plus tôt ( voir l'article "Uma loja muito interessante"). C'est aussi par là que je passe pour retourner à la maison en vélo pour rattraper l'avenida Republica do Paraguai.
En remontant la rua Carioca pour aller vers l'Ibmec, on retombe sur largo da Carioca, une large place avec un parc. Le contraste est alors total car on replonge dans les grands immeubles d'affaires du Centro. Cette place est toujours très fréquentée, et les happenings y sont nombreux. J'y ai aujourd'hui assisté à un spectacle de capoeira (art martial brésilien) que j'ai presque initié en commençant à photographier les artistes-athlètes. Quelques minutes plus tard, après un teasing d'enfer réalisé par l'un des compères regroupant une grande foule, plusieurs saltos très impressionnants furent réalisés, que j'ai immortalisés sur vidéo.
Largo do Carioca
Capoeira
D'autres photos dans l'album "Camelodromo" ici.
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