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25 octobre 2005

Referendum

referendo_2005_a
referendo_2005_b

Les brésiliens étaient consultés ce dimanche à propos de la prohibition des armes à feu et munitions au Brésil. "Le commerce des armes à feu et munitions doit-il être interdit au Brésil?" C'est finalement un non "massif" (selon la terminologie chère aux journalistes français...) qui a rassemblé plus de 63% de la population du pays. La campagne n'a cessé de faire gagner du terrain au non, sur fond de réflexion sur la conservation de ses droits par le citoyen brésilien et sur l'inaptitude de cette mesure à enrailler la violence ici, doublée de la peur de voir les armes se concentrer dans la main des malfaiteurs. IL se murmure même que la NRA, puissante organisation américaine en faveur du port d'arme (les amis de ce bon Charlton Heston), aurait aidé au financement de la campagne du non*. Le point le plus frappant pour moi au cours de mes différentes discussions sur le sujet a été de constater le scepticisme très fort de mes interlocuteurs quant à la capacité du gouvernement à faire régner l'ordre. Les scandales politiques qui ont touché le Parti de Travailleurs (celui du président Lula, dont l'entourage est présumé avoir acheté des voix à des députés d'autres partis), une situation sociale très inégalitaire que les progrès économiques du pays ne suffisent pas à compenser laissent une grande partie de la population résignée.

"Tu comprends, je vis avec ma soeur, ma mère et ma petite amie. Si les bandits savent que j'ai ou que je peux avloir une arme chez moi, ils y réfléchiront à deux fois avant de donner l'assaut.
- Tu n'as aucune confiance en la Police ou l'Etat?
- Non."

"Dans les favelas, il y a quatre gangs principaux. Le cinquième, c'est la Police..."

Même si ces affirmations sont fausses, elles n'en restent pas moins le reflet de la pensée de la majorité des personnes avec qui j'ai discuté du sujet (étudiants, apprentis soldat, cadres). Invoquer le niveau social ou le niveau d'éducation comme déterminant du vote ne semble pas judicieux, car d'après ce que j'ai vu à la télévision brésilienne dimanche soir, l'état du Rio Grande do Sul, un des plus développés du pays, où le taux d'homicide est un des moins élevés du pays a voté pour le non a plus de 85%. De la même façon, le père de Bruno, un des brésiliens qui était à Dauphine l'année dernière, médecin-entrepreneur, était partisan du non. Et le Pernambuco, un des états les plus pauvres du pays, a rassemblé le plus de partisans du "oui" (45%), laissant donc néanmoins une majorité de "non". Enfin, même si le vote est obligatoire, l'abstention s'élève à 20%.

Dans un pays où le taux d'homicide est le second plus élevé au monde derrière les Etats Unis* et où les armes à feu tueraient plus que les accidents de la route**, les citoyens ont donc choisi : ils préfèrent assurer eux-mêmes leur défense.

Sources

Band tv (télévsion brésilienne)
** et chiffres : Panorama Brasil (articles en portugais)
http://www.panoramabrasil.com.br/noticia_completa.asp?p=conteudo/txt/2005/10/25/21443348.htm
http://www.panoramabrasil.com.br/noticia_completa.asp?p=conteudo/txt/2005/10/24/21442687.htm
* Le Monde
http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0,36-702600,0.html
(le mirage du début de la campagne)
http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3222,36-679599@51-643173,0.html

Sur la crise politique brésilienne

Le Monde Diplomatique
http://www.monde-diplomatique.fr/2005/10/RAMONET/12819
Alternatives
http://www.alternatives.ca/article2086.html

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Commentaires
B
merci à vous pour cette revue de presse fort édifiante, Mr de Galzain. Je vois que tu es presque bilingue, vu que tu lis meme les journaux en vo!!
Bonjour et bienvenue
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